Historique du Centre
Le Centre de services communautaires du Monastère constitue une ressource collective exceptionnelle pour le Plateau-Mont-Royal. Grâce à une entente intervenue entre les Pères du Très Saint-Sacrement et la corporation du Monastère, l’édifice, situé au 4450 rue Saint-Hubert, a été transformé en un véritable carrefour de services à la population et est devenu un catalyseur pour le développement social et communautaire.
PETITE HISTOIRE D’UN GRAND PROJET
Le Monastère de la rue Saint-Hubert a été construit en 1929 d’après les plans de l’architecte Séraphin A. Cyr datant de 1928. Toutefois, il est important de souligner que l’architecte Ernest Cormier, bien connu pour ses travaux (Université de Montréal, Cour Suprême à Ottawa, etc.), avait d’abord soumis des esquisses pour le Monastère en 1927. Même si M. Cormier se retira du dossier lorsque les Pères décidèrent de procéder à la construction, le bâtiment porte sa marque, notamment par le style néo-roman de l’édifice et les matériaux utilisés. L’édifice héberge encore aujourd’hui des Pères du Très Saint-Sacrement au 5ème étage. Le départ des membres de la congrégation et la cession finale de l’immeuble à la corporation du Centre de services communautaires du Monastère sont prévus pour le 1er décembre 2018.
Processus de cession
En septembre 1994, l’administration municipale présentait au comité conseil d’arrondissement Plateau-Mont-Royal/Centre Sud, un projet de développement du site de la station du métro Mont-Royal. Avec le temps, ce projet allait évoluer vers un concept global de réaménagement du secteur, tenant compte de la valeur patrimoniale des bâtiments qui le bordent, du caractère central du site et des besoins des citoyens.
Ce concept s’appuyait sur des objectifs généraux visant à améliorer substantiellement la qualité de l’environnement dans ce secteur, de façon à accroître l’attrait exercé par le quartier et à contribuer à freiner l’étalement urbain. L’avenue proposée tenait compte des dimensions historiques, socioéconomiques, patrimoniales et culturelles du Plateau Mont-Royal par un aménagement apte à améliorer de façon significative la sécurité et la qualité de vie dans ce secteur et plus largement dans l’ensemble du quartier. L’un des éléments majeurs du nouveau projet d’aménagement du secteur résidait dans la conversion du Monastère des Pères du Très-Saint-Sacrement en centre de services à la communauté.
Un comité de citoyens et d’organismes du quartier prend alors en charge le processus devant mener à la conversion du Monastère. À la fin de l’été 1997, la Corporation du Centre de services communautaires du Monastère est légalement constituée.
Le 21 décembre 1998, la signature de la convention de cession de l’immeuble marque officiellement le début des travaux. Selon l’entente conclue, l’ensemble de l’immeuble et le terrain, incluant le stationnement, sont cédés à la corporation. En contrepartie, le Centre de services communautaires du Monastère s’engage à loger les membres de la communauté aux étages supérieurs de l’immeuble et à offrir les 30 000 pieds carrés restants à des organismes sans but lucratif.
Au printemps 1999, les premiers locataires prennent possession de leurs nouveaux locaux. En août 1999, les travaux s’achèvent dans les derniers espaces non occupés, permettant aux organismes de compléter leur installation. Enfin, le 8 novembre 1999, le nouveau Centre de services communautaires du Monastère est inauguré et regroupe alors treize organismes.
Financement
La restauration du Monastère des Religieux du Très Saint-Sacrement s’intègre dans un projet plus vaste de réaménagement de tout le secteur du métro Mont-Royal. L’édifice, situé au cœur du Plateau, se devait d’être rénové et ses locaux, de moins en moins occupés, se révélaient idéals pour regrouper des organismes communautaires offrant des services directs à la population. Les travaux, entrepris en tenant compte de son caractère historique, ont consisté à la mise aux normes de l’édifice en tant que bâtiment public et à l’adaptation des locaux aux besoins des organismes. Les coûts de réalisation du Centre de services communautaires du Monastère s’élèvent à près de 2 millions $. Les partenaires financiers sont :
- Au niveau fédéral:
- le Secrétariat d’État au développement régional: 400 000 $
- Au niveau provincial:
- Le Ministère d’État aux Affaires municipales et à la Métropole: 860 000 $
- Le Ministère des relations avec les Citoyens et de l’Immigration: 10 000$
- Au niveau local:
- Le Conseil régional de développement de l’Île de Montréal: 99 000 $
- La Ville de Montréal: 75 000 $
- La Caisse populaire du Mont-Royal: 15 000 $
- Le Centre local de développement : 140 000 $
- Contributions du milieu:
- Les organismes ont défrayé certains coûts d’aménagement de leurs locaux à même leur budget ou en faisant appel à des fondations privées. Les fondations Francoeur, M. et J. Coutu ainsi que J. A. de Sève ont soutenu l’installation de certains organismes.
Impact économique et rayonnement du Centre
Les treize organismes communautaires qui occupent actuellement le Monastère du Très Saint-Sacrement génèrent une activité économique substantielle. Présentement, les organismes rassemblent au total près de 90 employés/collaborateurs permanents, sans compter le nombre de personnes qui y cheminent en emploi, certaines par le biais de formations professionnelles spécifiques, d’autres par des programmes en employabilité et en pré-employabilité. On estime à plus de 800 le nombre de personnes qui s’adressent directement ou indirectement aux organismes du Centre sur une base quotidienne.
La situation même du bâtiment, au cœur d’une zone où la majorité des résidants du Plateau circule chaque jour, ainsi que la concentration de plusieurs organismes en un seul lieu ont un impact certain sur la fréquentation du Centre. Les usagers peuvent facilement transiter d’un service à l’autre. La visibilité et l’accessibilité accrues dont bénéficient les locataires du Centre profitent à l’ensemble des organismes communautaires locaux, non seulement parce que le Centre se veut un lieu de référence et d’orientation, mais aussi parce qu’il vient symboliser la force, la diversité et le dynamisme de ce secteur d’activités.